Wesh les bagarreurs, ça va ou quoi ? Mon immense bonté et ma grâce céleste m’ont poussé à une fois de plus réaliser le vœu le plus cher d’un de mes lecteurs : aller prendre des photos d’une soirée muay thai au Lumpini. Bon ok, j’exagère un tout petit peu sur le coup de l’immense bonté, et pour la grâce céleste, j’avoue, je suis pas sûr que ça veuille vraiment dire quelque chose. Mais bon, toujours est-il que j’y suis allé, au Lumpini Stadium de Bangkok. Ou plutôt, ON y est allé. Et pour ça je tenais à remercier mon pote Alex, qui nous a eu des places gratuites pour le Lumpini. Et pas juste des places VIP hein, carrément une lettre d’invitation de la part du Ministère des Sports !

Pour les farangs, le prix normal des places autour du ring est à 2.000THB (négociable), alors que les Thaï eux payent 200THB d’après mes souvenirs. On s’est donc pointés devant le Lumpini avec Alex et Jic (mon amoureuse) et notre fameuse lettre. On se dirige vers le guichet en filant la lettre à Jic pour qu’elle se démerde avec, et là, ça a créé comme un mouvement de panique. Et qu’est-ce qu’ils font les Thaïlandais quand ils paniquent ? Rien. Du coup on est resté dix bonnes minutes à attendre que les mecs comprennent que c’était une lettre officielle. Entre temps j’ai essayé de leur parler pour voir ce qu’il se passait, mais j’avais l’impression d’être transparent, et muet, ou inaudible. Enfin bon, bref, au bout de dix minutes voilà le big boss du grand chef qui débarque, il matte la lettre, il flippe un peu aussi, et nous dit de le suivre à l’intérieur après avoir fait quinze waï à ma copine. Il a peut-être cru que c’était une ministre. Du coup nous on est rentré gratuit, parce qu’invités officiellement, et elle, ben… elle n’a pas payé non plus ! On choppe la feuille de matchs avec le nom des boxeurs, on récupère le CD offert à l’entrée, et une fois assis on a même eu le droit à trois Coca gratuits. Alors que les autres VIP ils pouvaient toujours se toucher.

Muay Thai au Lumpini Stadium Bangkok

Je sais d’après ce que je vois sur Facebook que j’ai pas mal de lecteurs qui pratiquent le muay thai. J’ai moi-même pratiqué (entre autres arts martiaux et sports de combats), mais depuis j’ai complètement arrêté le sport pour mieux me concentrer sur l’alcool et les femmes. Donc voilà je ne vais pas causer plus longtemps, juste ajouter quelques remarques débiles sur les photos comme j’aime si bien faire.

Ah et au fait, je teste un nouveau truc sur cet article : afficher une option de partage sur Facebook au survol d’une image avec la souris. Donc n’hésitez pas à spammer les timeline de vos amis en faisant tourner les photos qui vous plaisent… enfin, si jamais il y en a qui vous plaisent, bien sûr.

EDIT : en fait non, ça ne marche pas ! Enfin si, ça marche à moitié mais ça foire toute ma mise en page… donc finalement non, pour l’instant, pas moyen de partager uniquement les photos… j’essaierai de trouver une autre solution demain !

Le Lumpini, ou Lumpinee à l’américaine, ou encore ลุมพินี en thaï, est en quelque sorte le temple du muay thai à Bangkok. Et puis bon, la Mecque de la boxe thaï en Thaïlande, en prenant quelques raccourcis, ça revient un peu à en faire le stade de muay thai le plus connu au monde. C’est comme le Club de Lutte Bretonne de Quimper, c’est un peu le lieu de pèlerinage de tous les pratiquants de Lutte Bretonne en provenance des quatre coins du monde. Aux dernières nouvelles ils sont 39. Enfin bon, passons.

Notez bien que si vous voulez voir le Lumpini tel qu’il est actuellement, il va falloir vous bouger un peu, vu qu’il est censé fermer en 2014, et qu’il sera remplacé par un stade plus moderne d’après ce qu’on apprend sur Wikipédia. Et pour plus d’informations vous pouvez aussi vous rendre sur le site web du Lumpini Stadium de Bangkok.

Un authentique protège-couilles du Lumpini dans une coupe en or contrefait.

Après avoir bu mon Coca  gratuit, je remarque cette petite coupe. Enfin non, en fait, après avoir bu mon Coca gratuit j’ai commandé une bière. Mais bon, une fois que j’avais ma bière en main, j’ai remarqué cette coquille présentée comme une offrande dans une coupelle en on-dirait-de-l’or, comme un don des Dieux pour préserver la future descendance des boxeurs. Parce que même s’ils s’en mettent plein la gueule, parfois un malencontreux coup-bas touche sous la ceinture, et là, on est content d’avoir une coquille… même si ça fritte quand même !

Admirez-moi donc ce focus sur les cordes. C'est pas beau ça ? Non ? Bon ok, j'avoue, c'est naze.

Y’a quand même un truc super relou quand on prend des photos de muay thai : ces putains de cordes ! J’ai testé différents réglages sur mon Nikon, mais au début je n’avais pas fait gaffe et j’étais resté en mode focus auto… J’ai donc un paquet de photos avec au premier plan des cordes superbes, très nettes, et au second plan des boxeurs bien flous. Celle-là c’est la moins floue des boxeurs flous, mais bon voilà ça vous donne idée de la galère que c’est de chopper des bonnes photos.

Huuuuuuu ! En thaï, ça veux dire "ah putain comment je morfle là !"

Le premier combat, c’était des djeun’s. Mais ça cognait bien quand même, vu que les nak muay, les boxeurs, commencent très jeunes et arrêtent généralement leurs carrières vers la vingtaine, avant d’être trop amputés du cerveau à force de recevoir des coups. Et là pour en revenir à la photo, une fois qu’ils sont en clinch (saisie au corps à corps) c’est la pluie des coups de genoux, et comme l’image le montre, ça fait mal !

J'te fume, moi ! Et sans les yeux même !

Même en louchant j'te fume ! #ToujoursCesPutainDeCordes

Allez tiens, c'est cadeau ! Ramasse ton demi tibia maintenant.

Au Lumpini c’est assez freestyle, on peut boire de la bière à l’intérieur, et on peut aussi fumer dans le « fumoir ». Le fumoir en question n’est pas une pièce fermée, c’est juste là dans un coin de la salle, avec des sièges, à environ 5 mètres du ring. This is Thailand. Donc voilà du coup j’étais parti fumer, et j’en ai profité pour prendre quelques photos de loin… Sur la photo, outre le fait que le rouge s’apprête à tirer le penalty de sa vie dans le tibia du bleu qui ne sait plus sur quel pied danser, on peut remarquer le petit panneau qu’il y a partout autour du ring et qui dit : Ladies please don’t touch the stage as it’s a Thai tradition. Faudrait pas qu’elles la ramènent trop non plus les femelles, non mais ho !

Bon les gars ça commence à bien suffire vos petits câlins là !

Le farang qui voulait boxer au Lumpini

Merci Seigneur de faire en sorte que je reste en vie à l'issue de ce combat.

Et là, sous nos yeux ébahis, on voit un farang sur le ring ! Hein !? En vérifiant sur la feuille de match, effectivement, il y avait bien un ruskof au programme. Le gars présente bien, il m’inspire confiance, et quelque part j’espère qu’il va gagner. J’essaye de le coacher via mes pouvoirs télépathiques : « aller bonhomme, dis-toi que le mec en face c’est le chef de la mafia des tuk tuk de Phuket », ou « vas-y ma couille, pète lui la gueule ». Mes encouragements virtuels semblent porter leurs fruits durant les 15 premières secondes du combat, et d’ailleurs je suis tellement occupé à coacher que j’en oublie de prendre des tofs… donc merci Alex pour les photos du farang !

Alors voilà le combat est lancé, le ruskof rentre bien dedans, gauche droite, esquive, gauche droite gauche et BAM, low kick qui casse des briques. Et ça repart, direct, crochet, re crochet et BAM le middle ! Et v’là qu’ça repart, BIM BAM BOUM, et oh, esquive et remise du Thaï : BIM, KO. Hein !? Hè mais copain… c’est pas ça qu’on avait dit putain ! Mais vas-y relève-toi bordel !

Aller mon copain ! Relève toi putain !

Aïe, il arrive pas à se relever plus que ça, ça semble mort là je crois...

Hein !? Sérieux !? J'ai perdu là ? Mais euh... vous êtes sûrs de ça ?

Toujours un peu sonné, notre ami Russe n’en revient pas que ça soit déjà terminé. Il n’aura pris qu’un seul coup, un bon crochet en contre, et ça l’a séché direct. Je me doute bien que ça devait être la grosse déception dans son camp, sortir KO au bout de 30 secondes après s’être entrainé comme un furieux pour venir boxer au Lumpini, je pense que cette défaite a forcément un goût amer.

Histoire d’enfoncer un peu clou, à la fin du combat, les juges passaient devant nous et nous regardaient en rigolant, genre « ah bah votre copain tout blanc il s’est bien fait fumer hein! ». J’avais comme une envie de leur rappeler qu’à l’entrée du Lumpini, là où il y a les photos des champions, la photo du champion actuel était celle de Damien Alamos.

Et là, au bout de quelques bières, idée de génie et zoom entre les cordes.

Oh... mais qu'est-ce qu'il nous arrive ? Et si on faisait des bisous ?

Hè mais des bisous de quoi ? Tiens ! Suce mon coude bâtard !

Ah tu veux des bisous hein ? Ben tiens, une partie de jambes en l'air, enfoiré !

Bon hè ça va, c'était pour rire le coup des bisous... On fait la paix maintenant, hein ?

Merci Alex pour la photo ci-dessus !

Ceci n’est pas un gros cul

Ce n'est pas ce que vous croyez... sauf évidemment si vous voyez un arbitre qui sépare deux boxeurs en clinch.

J’avais vu récemment sur Facebook un lien vers une page contenant des photos au timing parfait. Beaucoup d’entre elles étaient en fait retouchées à bloc sous Photoshop, voir même complètement truquées, et peu d’entre elles étaient vraiment prises au moment parfait. Là par contre j’avoue je suis assez fier du timing, ça fait une photo assez étrange si on la sort du contexte du muay thai… Au début je me suis dit que c’était juste mon esprit mal tourné qui voyait un derrière grassouillet sur la tof, j’ai donc montré la photo à ma copine qui m’a dit « haha on dirait un gros cul ! », et voilà, j’étais rassuré.

Kikicé ka le plus mal ? Celui qui se prend un orteil dans le foie, ou celui qui se prend un coude sur le dessus du pied ?

Si si la famille ! Vas-y mon gars, ramène nous du riz !

Un truc que j’aime bien faire aussi, c’est regarder les réactions des familles et des amis des boxeurs, qui surveillent le déroulement des combats depuis un coin du ring. Ils sont parfois hystériques, ils sont vraiment à fond dedans, car en Thaïlande le muay thai ça n’est pas juste un sport, c’est un métier. Ici ils ont l’air un peu anxieux, sinon dépités, et leur champion doit à coup sûr passer un sale quart d’heure sur le ring…

Bon aller, ça sera tout pour aujourd’hui, le prochain article-photos sera sûrement sur Patpong (si si, ça existe encore!) ou Soi Cowboy… mais bon là sur le moment il faut vraiment que j’y aille, il est déjà minuit et on est samedi soir, j’ai assez fait mon geek pour aujourd’hui ! Sawatdi krapom.